On pourrait croire que le titre est de mauvais augure mais
uniquement si on ne connaît pas le pouvoir du caca de licorne. Car c'est 1600 PV pendant 8 second les cocos! Et oui! En plus ça se mange et c'est délicieux! Il faut dire que le nouveau jeu de Ron
Gilbert (Monkey Island) a pas mal communiqué sur la tripoté d'objets et
équipements improbables mais je vous assure que ce n'est qu'une infime partie des délires présents dans cette aventure
non-pas agréable mais excellente. Inutile de faire durer le suspense, il est maintenant temps de savoir pourquoi ce Deathspank est le digne successeur de Monkey Island. Oh que oui! J'ose tout
aujourd'hui!
Le premier a priori que l'on pouvait avoir concernait le
mode de distribution choisi. On se dit petit jeu, petit prix, petite
durée de vie et aussi petite ambitions. Que j'ai été con de penser ça! Bien-sûr Deathspank est disponible sur le PSN et le Live
pour moins de 15 euros mais aussi étonnant que cela puisse paraître, il
aurait pu sortir en version boite au prix fort que cela ne m'aurait pas choqué. Pourquoi? Parce que c'est beau, original,
long, drôle, débile, frai, et il faut le dire, presque parfait. Première bonne surprise: le design. C'est difficile à décrire mais on a l'impression d'évoluer dans ces livres pour enfant, vous
savez, avec des constructions en carton qui sortent des pages. Bon on va dire que vous voyez de quoi je parle. Enfin en gros, tout est très plat et artistiquement parlant, c'est vraiment un coup de coeur. Les décors défilent comme si l'on était sur un globe et le
tout fait inévitablement pensé à un conte chevaleresque.
Mais ce n'est pas seulement beau, c'est aussi et surtout
complètement débile! L'intro met tout de suite dans l'ambiance puisque
on nous dit par exemple, sur un ton très solennel, que le héros - Deathspank donc - recherche un puissant artefact appelé...
l'artefact. Ok, ça commence déjà. Ensuite l'on est lancé dans le bain et voilà que ce gros lourd de Deathspank sort d'une cabine de WC en bois en se remettant le paquet en place. Je suis alors persuadé
que la suite va être gratiné. Je n'encombrerais pas le test avec toutes
les stupidités présentent dans le jeu, histoire que vous découvriez par vous-même et que je dorme un peu, mais sachez tout de même que l'humour est assez semblable à un Monkey Island. Vous avez pas mal d'anachronismes, avec par exemple ce passage où vous devez secourir une orpheline emprisonnée dans une grotte
remplie de démons. Jusqu'au moment où vous tombez sur l'un d'eux appeuré qui vous apprend que l'orpheline est une peste, une gamine pourrie gaté qui emmerde le monde. Commence alors une quête qui
mettra vos nerfs à rude épreuve puisque la mioche acceptera de vous
suivre seulement si vous lui donnez tout ce qu'elle veut. Ca commence gentiment avec une sucette, puis un portable (!) et enfin
le traditionnel poney.
Et des situations dans ce genre, il y en a constamment. Les RPG et
autres clichés de l'heroic fantasy en prennent pour leur grade! Magicien qui créé un cyclope à deux yeux, masse qui fait déféquer les ennemis, lance-poulet, descriptions d'équipements
énormes, grand méchant pathétique, marchand de feutre (le tissu) cinglé, c'est une véritable foire à la connerie qui vous attend. Parfois borderline mais toujours très fins (quoique), les dialogues
n'ont rien à envier à ceux des anciennes productions Lucas Art. Un
bonheur pour les nostalgiques. Vous avez vu beaucoup de jeu où le PNJ sait ce que vous prévoyez de faire: "Moi aussi j'ai lu votre mise à jour de quête" nous dit-il. Certaines phrases mériteraient de devenir culte, comme le fait que le héros sorte à tout bout de champs: "Salutation...", suivi d'une description extérieur du personnages. Tordant!
Mais il est temps de passer à des choses plus formelles car je pense qu'à force d'en faire des tartine, vous allez vomir. Et si on parlait
du gameplay? De toute façon, je pense que vous n'avez pas trop votre mot à dire en ce moment... A ce niveau, il faut bien
l'avouer, Deathspank est nettement moins original. C'est du Hack'n Slash tout ce qu'il y a de plus classique mais parfaitement bien huilé et efficace. Quêtes, fiche de personnage "light",
équipements, armes, stats, monde vaste, passages de niveaux, combats
bourrins mais pas dénués de stratégies, tous les ingrédients sont là et ça marche du tonnerre! Si l'on devait chipoter un peu, on
pourrait tout de même reprocher au jeu une certaine redondance au niveau des quêtes mais ce petit reproche est en grande partie contre-balancé par cet humour à toute épreuve. Et puis il y a aussi
le côté Point'n Click. Non, il n'y a pas d'erreur, il y a bien quelques
énigmes et utilisations d'objets dans Deathspank! Alors je vous rassure tout de suite, pas de quoi se prendre la tête mais
le mélange est surprenant est bien utilisé. Cela va de comment faire
chier un licorne alors que l'on nous rappelle bien que ces charmantes créatures ne font ça que 2-3 fois dans leur vie, à
obtenir un morceau de feutre de 6X6, en passant par le vol d'une
perruque dans un musée.
Il y a donc à boire et à tuer dans ce Deathspank! Et la partie
sonore ne démérite pas. Les musiques sont entraînantes et collent
parfaitement à l'ambiance. D'ailleurs, leurs styles et leurs utilisations m'ont fait étrangement penser à celle de Psychonauts.
Et même chose pour les voix avec un magnifique doublage pour le héros,
mais également pour tous les PNJ. Là encore c'est du tout bon! On s'approche de la fin et toujours aucun problème à l'horizon? Ne partez pas! Ça arrive. Le GROS, et seul point noir, que l'on
pourrait trouver sera pour certain rédhibitoire et pour d'autre anecdotique mais il faut tout de même signaler: il n'y a eu
aucune localisations française pour le jeu. Ce sera voix et textes en
anglais pour tout le monde! Ce qui est tout de même bien dommage pour un titre très axé sur les dialogues. Donc une fois
encore - et c'est de plus en plus souvent en ce moment avec les jeux
"décalés" - il faudra bosser un peu son anglais pour pouvoir en profiter pleinement. Avec un dico d'anglais pas loin, ça passe
aussi...
Mais cela n'enlève rien au charme de ce fabuleux jeu qui ne se fout
clairement pas de la gueule du joueur, avec pas moins d'une quinzaine
d'heure de jeu pour moins de 15 euros. Ne reste plus qu'a attendre la suite (ce n'est que le premier épisode) car le sadisme
de la fin à fait son effet et après deux jours scotché devant son écran, il est plus que difficile de décrocher. Tout simplement un des meilleurs tite du Xbox Live! Enfin ce n'est que mon avis...
J'attends le vôtre et que le pouvoir du slip pourpre soit avec vous!
SamPlay
Graphismes: Rien de techniquement incroyable mais la patte artistique est unique en son genre. Tout est comme dessiné à la main, avec un aspect cartonné qui rapproche le jeu d'un livre de conte. Contes, je vous l'accorde, un peu trash mais l'essence
est là.
Jouabilité: C'est du Hack'n Slash pur et dur. Vous assigner des objets au
différentes commandes et vous défoncer des trucs ignobles. Il y a bien quelques subtilités très
utiles, comme le fait de pouvoir se protéger derrière son bouclier
pendant un certain laps de temps, d'utiliser des runes ou encore d'infliger plus de dégats en faisant des combos mais dans
l'ensemble c'est assez basique. Avec tout de même ce petit aspect jeu
d'aventure qui casse la routine. La caméra semi-fixe, par contre, pourra en déranger certain.
Durée de vie: Entre 10 et 15 heures de jeu selon que l'on finissent tout ou pas, mais il serait dommage de ne pas en profiter un maximum. Surtout que les quêtes secondaires sont
loin d'être inintéréssantes. Franchement, pour moins de 15 euros,
Hothead Game ne s'est pas foutu de nous!
Bande-son: Des doublages excellents, des compositions efficaces et des bruitages loufoques (le son que fait une potion que l'on ramasse fait étrangement penser au bruit d'une chasse-d'eau que l'on tire), je n'ai rien à rajouter.
Scénario: Ici encore on se moque de tout les poncifs du genre. Artefact puissant, pauvre orphelin, héros légendaire, roi tyrannique, village dévasté, tout ces élément sont
présent pour mieux être détruit et martyrisés par la suite. Rien de bien surprenant en ce qui concerne l'histoire en elle-même donc, mais pour le reste...
Voyagez via des téléportochiottes sur: PS3 (PSN) et Xbox 360 (Live Arcade)
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